C’est dans le site de la villa gallo-romaine que furent mis à jour les sarcophages.
Située à proximité de ce qui est aujourd’hui le stade municipal, cette villa du 1er siècle fut détruite aux environs du Vème siècle, lors des invasions. Si on ne voit plus aujourd’hui traces de construction de cette villa, elles étaient encore visibles en 1930. Un mur existait, de direction Est-Ouest, rejoint par un autre perpendiculaire à celui-ci. Et, après bien des années de recherche, il a pu être déterminé l’emplacement des constructions. Sous le soc de la charrue sont ainsi apparu : la mosaïque aux petits cubes désagrégés, toutes les variétés de nos marbres de France, des briques striées indicatrices des canalisations, d’autres ayant servi pour les pavages, des fragments de verrerie (flacons), des peignes et navettes des ateliers de tissage, des céramiques de luxe, ou plus communes à usage domestique…
Camille Jullian décrit l’importante villa Vereginis ayant appartenu à l’évêque Léonce, située à Baurech sur la rive droite de la Garonne. Il ne serait pas surprenant que sa famille, l’une des plus importantes de notre province ait également possédé une villa ou villula à Saint-Médard-d’Eyrans. Car la plaine, plus fertile, permettait par ses pâturages abondants, d’assurer l’élevage ; les plateaux sablonneux, couverts d’impénétrables forêts, immenses réservoirs pour le gibier, devaient contribuer à satisfaire les disciples d’Endymion dans leur passion pour la chasse.
Cette villa gallo-romaine se trouvait fort bien placée au croisement de plusieurs routes. L’une reliait Bordeaux à Toulouse ; l’autre, Saint-Médard-d’Eyrans à l’Isle-Saint-Georges. Elle occupait une position clé, permettant de surveiller et de contrôler le passage conduisant aux ports de la Garonne et à la traversée du fleuve sur Quinsac, Baurech et Cambes.
Durant tout le Moyen-Age et jusqu’à l’utilisation des chemins de fer, il se faisait un trafic important à cette croisée des chemins. La perception d’un droit de passage a dû également exister pour les convois chargés de bois, de vin et de céréales venant des Landes et des communes voisines.
La villa était édifiée au Nord du hameau de Saint-Médard-d’Eyrans près du ruisseau le Cauban. Les terres qu’elle possédait, englobaient la commune dans sa totalité. Elle a dû disparaître lors des invasions barbares. Dès le Moyen-Age, a été construit, près de là, le château, puis fut édifiée une maison-forte sur la motte voisine, qui a donné son nom au château Lamothe.
C’est dans cette campagne peuplée de génies, de sylvains et de faunes (reproduits sur les sarcophages) que sans doute, Léonce Paulin, noble praticien gallo-romain, aimait à se promener et à vivre, il y a de cela deux mille ans.