De cette période de troubles et de tourmente, il a été trouvé peu de documents. Les citoyens, conditionnés par des siècles d’esclavage et d’asservissement et sans véritable autorité pour les maintenir, se sont laissés aller à des exactions.
L’église de notre village, comme toutes les autres à travers la France, a subi les outrages de la vindicte populaire.
Des faits ont été relatés ainsi :
Par l’église du village (lecture sur quelques stèles réalisées sur commande de l’abbé Bonnin, après 1857)
« Le 10 décembre 1793 cet autel fut profané. »
« Le 10 décembre 1793, l’arbre de la Liberté est planté devant l’église de Saint-Médard, un festin sacrilège est donné sur l’autel du Corps du Christ et des danses sont organisées. »
« Le Christ en bois, vénéré dans cette église de temps immémorial, fut décapité et brûlé l’an 1793. »
« Le 15 décembre 1793 : Comment la municipalité de Saint-Médard-d’Eyrans renie publiquement son patron, l’évêque de Noyon et veut que désormais la commune soit appelée Montagne d’Eyrans »
« Le 14 juillet 1794, entre chants et danses, devant l’arbre de la Liberté, les images des Saints sont mises en pièces et brûlées. »
Par le « Bulletin et Mémoires de la société archéologique de Bordeaux » :
« …A cette occasion, (plantation de l’arbre de la Liberté) et pour donner plus d’intérêt à cette cérémonie, un taureau fut enlevé à l’étable du château d’Eyran, il fut conduit devant le porche de l’église. Comme au temps des cérémonies païennes de l’Antiquité, il fut égorgé en présence de la foule et servi au festin (repas civique) célébré dans la nef de l’église. A partir de 1790, la municipalité faisait de fréquentes réunions dans ce bâtiment. »
Dans cette débauche de rancœurs et de haines accumulées par les injustices et les privations séculaires, personne n’était à l’abri. Que ce soient les humbles qu’un voisin jaloux voulait voir disparaître ou les seigneurs déchus ; les dénonciations remplirent les tombereaux en partance pour le supplice suprême :
Relaté par des descendants des familles :
« M. Mercier, propriétaire du domaine de Lartigue, est guillotiné le 7 février 1794 sur la place Dauphine de Bordeaux (aujourd’hui place Gambetta), dénoncé par un domestique pour avoir cherché à exporter une certaine somme d’argent. »
Le Château d’Eyran fut confisqué comme « bien national d’émigré » de 1792 à 1796.
Après bien des luttes fratricides et de sang versé, la République portée par les idées humanistes des philosophes des Lumières, établira définitivement ses idéaux et ses valeurs dans le respect des droits de l’Homme : « LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE ».